Avoir et être |
Loin des vieux livres de grammaire, |
Écoutez comment un beau soir, |
Ma mère m'enseigna les mystères |
Du verbe être et du verbe avoir.
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Parmi mes meilleurs auxiliaires, |
Il est deux verbes originaux. |
Avoir et Être étaient deux frères |
Que j'ai connus dès le berceau.
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Bien qu'opposés de caractère, |
On pouvait les croire jumeaux, |
Tant leur histoire est singulière. |
Mais ces deux frères étaient rivaux.
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Ce qu'Avoir aurait voulu être |
Être voulait toujours l'avoir, |
À ne vouloir ni dieu ni maître, |
Le verbe Être s'est fait avoir.
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Son frère Avoir était en banque |
Et faisait un grand numéro, |
Alors qu'Être, toujours en manque. |
Souffrait beaucoup dans son ego.
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Pendant qu'Être apprenait à lire |
Et faisait ses humanités, |
De son côté sans rien lui dire |
Avoir apprenait à compter.
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Et il amassait des fortunes |
En avoirs, en liquidités, |
Pendant qu'Être, un peu dans la lune |
S'était laissé déposséder.
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Avoir était ostentatoire |
Lorsqu'il se montrait généreux, |
Être en revanche, et c'est notoire, |
Est bien souvent présomptueux.
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Avoir voyage en classe Affaires. |
Il met tous ses titres à l'abri. |
Alors qu'Être est plus débonnaire, |
Il ne gardera rien pour lui.
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Sa richesse est tout intérieure, |
Ce sont les choses de l'esprit. |
Le verbe Être est tout en pudeur, |
Et sa noblesse est à ce prix.
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Un jour à force de chimères |
Pour parvenir à un accord, |
Entre verbes ça peut se faire, |
Ils conjuguèrent leurs efforts.
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Et pour ne pas perdre la face |
Au milieu des mots rassemblés, |
Ils se sont répartis les tâches |
Pour enfin se réconcilier.
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Le verbe Avoir a besoin d'Être |
Parce qu'être, c'est exister. |
Le verbe être a besoin d'avoirs |
Pour enrichir ses bons côtés.
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Et de palabres interminables |
En arguties alambiquées, |
Nos deux frères inséparables |
Ont pu être et avoir été.
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VIVE LA LANGUE FRANÇAISE! |
N.B. Oublie ton passé, qu'il soit simple ou composé, participe à ton présent pour que ton futur soit plus-que-parfait.. |
Sources: Remerciements à trois bonnes amies internautes soit les aréquiennes aussi membres Souvenance Lise Goulet-Pépin, Micheline Grenier et la joueuse de tennis Micheline Bergeron qui m'ont fait parvenir ce beau poème de l'auteur de la magnifique chanson La langue de chez nous. |