Les mots qu'il faut
2015-2016

 

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QUIZ

Pour clore cette dernière chronique 2015-2016, je vous propose un petit QUIZ.  Doit-on dire “un” ou “ une”...?  Répondez tout en relaxant car les réponses viendront seulement en septembre prochain.  Amusez-vous bien! Comme nous le savons, la langue française est truffée de pièges.  Parmi eux, le genre de certains noms communs. Saurez-vous indiquer si on doit utiliser le déterminant masculin “un” ou son pendant féminin”une” devant les mots suivants.  BONNE CHANCE ! Un seul indice: sur les 25 mots, 9 sont féminins.

autobus                                                                                                haltère

acné                                                                                                     orbite

vidéo                                                                                                    termite

entracte                                                                                               astérisque

tentacule                                                                                             oasis

icône                                                                                                    pétale

automne                                                                                              ascenseur

trampoline                                                                                           auto

ébène                                                                                                   incendie

testicule                                                                                               épitaphe

antre                                                                                                     éclair

ovule                                                                                                    hiver

                                                                                                            échappatoire

Pierre Laflamme-Gosselin, 8 juin 2016

  PLG/hd

* Double merci à mon amie Lise Goulet-Pépin aussi membre aréquienne du secteur G qui m’en a fait part à deux reprises incluant une première fois directement de Floride en avril dernier.


Méprises sémantiques*

Certaines fautes de français découlent d’une interprétation erronée du sens des mots, souvent dans les locutions figées ou dans la juxtaposition de mots mal assortis.

  Voici quelques exemples:

-----péril en la demeure:  signifie “ il faut agir vite”, le sens de demeure ici est “ le fait de tarder” (demeure est en lien avec demeurer au sens vieilli de “tarder”.  Donc, pas du tout péril en la maison ici;

-----excessivement bon, généreux, etc.: l’adverbe vient de excessif, désignant un abus, ce qui dépasse une limite permise, etc.  Par conséquent, excessivement n’est jamais suivi d’un adjectif exprimant une qualité;

-----mes sympathies**: ne pas offrir ses sympathies aux personnes en deuil, plutôt ses condoléances.  La différence de sens entre ces deux mots est mince, mais mes sympathies est, de plus, considéré comme un anglicisme.

       Ne pas confondre:  

---- tombe au sens de “cercueil”; étant le lieu où le corps est enseveli, l’épitaphe, ce qui est inscrit sur la pierre tombale.  Heureusement(?), ces fautes ne font pas l’objet d’évaluations négatives tellement leur côté fautif ne saute pas aux yeux. Preuve amusante,   la tournure plu(sse) pire porte à rire, tandis que moins pire qui est aussi pire... que plu(sse) pire sera stigmatisée. Quant à moins pire et       aussi pire, ils passeront pour la plus fine des proses...  

Pierre Laflamme-Gosselin, 16 mai 2016

PLG/hd

*     Source: Connexion UQTR, Vol 8 No 2 Printemps /Été 2016,

    Réflexions linguistiques par Benoit Leblanc, professeur associé au Département de lettres et communication sociale.

**  J’ai déjà abordé ce mot dans une chronique antérieure remontant au 20 octobre 2013.


Donner des dents ? Le peut-on vraiment ? 

“Il faut donner des dents à ce projet de loi!”.  Chaque langue a ses images et si l’anglais permet de donner des dents ou de mettre des dents à une loi, à une réglementation ( to give a law teeth ou to put teeth into the law) ou encore de dire qu’une mesure a des dents, ou, au contraire, déplorer qu’elle n’en ait pas ( to have teeth, to have no teeth), le français ne peut se le permettre dans ces termes et l’exprimera autrement.  Des équivalents ? Renforcer, donner plus de pouvoir ou plus de poids à, rendre plus efficace, plus contraignant, plus sévère, plus ferme, souhaiter une réforme substantielle de....

  On peut également parler de mesures plus musclées ou, dans une phrase négative, déplorer l’impuissance, le  manque de force d’une réglementation.

  Pierre Laflamme-Gosselin, 6 avril 2016

  PLG/hd


Fiers au cœur de la Francophonie

Du 11 au 20 mars en Mauricie, c’est le pouvoir des mots sous le thème régional «Fiers au cœur de la Francophonie». Nous sommes déjà à mi-chemin de la Journée internationale de la Francophonie célébrée chaque année le 20 mars à la grandeur de la planète, à l’invitation de l’Organisation internationale de la Francophonie. Rappelons que cet organisme regroupe 77 États et gouvernements, répartis sur les cinq continents et représentant quelque 900 millions d’habitants, soit 13 % de la population mondiale.

Fièrement et le mieux possible à notre façon, continuons de mettre à profit le pouvoir des mots pour promouvoir notre langue en étant bien conscient que nous vivons chez nous dans l’un des plus anciens lieux de peuplement français en Amérique. Et maintenant, cet exercice léger avec quelques anglicismes un peu trop abusifs.

Anglicisme / Forme correcte

  • Bon matin : bonjour, bonne journée

  • Breuvage (dans le sens de boisson) : boisson

  • Bienvenue (autre que pour souhaiter la bienvenue à quelqu’un) : de rien

  • Tomber en amour : être amoureux ou tomber amoureux

  • Blanc de mémoire : trou de mémoire

Pierre Laflamme-Gosselin, 15 mars 2016


La “boomerite”, vous connaissez?

Malgré le vieillissement de la population, les aînés demeurent actifs de plus en plus longtemps.  Ils cherchent aussi à prévenir les maladies cardiovasculaires et profiter des effets bénéfiques de l’exercice sur la santé mentale.  Toutefois, cet engouement pour l’exercice n’est pas sans conséquence, car il entraîne parfois des effets secondaires débilitants comme la “boomerite”.    Ce terme est utilisé par les professionnels de la santé pour décrire les douleurs aux genoux, les maux de dos et autres souffrances associées aux blessures liées à l’exercice dont souffrent les bébé-boumeurs.

  L’expression “boomerite” a été employée pour la première fois en 1999 par le Dr. Nicholas A. Di  Nubile, un chirurgien orthopédiste affilié à l’Hôpital de l’Université de la Pennsylvanie.  Ce médecin avait remarqué une augmentation importante des maux et douleurs musculaires et articulaires, des blessures et des maladies dont se plaignaient les bébé-boumeurs qui atteignaient la quarantaine et la cinquantaine.  En effet, les changements qui se produisent dans notre organisme lorsque le corps vieillit nous rendent particulièrement vulnérables aux blessures liées à l’exercice physique.  Ces conseils aideront les bébé-boumeurs à rester en forme tout en menant une vie active et saine.

  Commencez toujours par faire des exercices d’échauffement et d’équilibre . Evitez la course et la musculation au début de votre programme d’exercice.  Favorisez plutôt les exercices doux, sans heurts, comme le vélo stationnaire, l’escalier d’exercice et l’exerciseur elliptique, ou l’aérobique en douceur. Vous pourrez éventuellement entreprendre la course et la musculation. Assurez-vous d’inclure des exercices d’entraînement croisé afin de prévenir le stress imposé aux muscles constamment utilisés.

  Pierre Laflamme-Gosselin, 29 février 2016

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IRRITANT

L’emploi d’irritant comme nom est plutôt rare en français et relève du domaine de la science; on parlera par exemple de produits qui sont des irritants nocifs. Le nom anglais irritant connaît ce sens, mais il a développé également un sens figuré pour parler d’une chose ou d’un aspect qui irrite les personnes sur le plan psychologique.  En français, on parlera de source d’irritation, d’aspect irritant ou qui irrite, mais pas d’un irritant contrairement à l’anglais où an irritant est courant dans la langue générale et se rencontre notamment dans l’expression a major irritant , à l’origine du calque un irritant majeur. Pour éviter cet anglicisme sémantique, de nombreux équivalents sont disponibles et il ne reste qu’à choisir la meilleure formulation selon le contexte.

  Exemples:

  .       Le gouvernement éliminera les quelques irritants qui découlent de l’application de la loi.

  .       Les parties devront régler cet irritant majeur si elles veulent en arriver à une entente.

  On dira plutôt:

       Le gouvernement éliminera les quelques motifs d’irritation ( ou causes de mécontentement) qui découlent de l’application de la loi.

       Les parties devront régler cette question importante ( ou ce problème épineux, ce point litigieux) si elles veulent  en arriver à une entente.

Bref, j’espère que ça ne sera pas une source d’irritation pour chacun (e) de partager avec ses proches et ami(e)s de beaux souhaits d’amour et d’amitié pour une Joyeuse Saint-Valentin!

Pierre Laflamme-Gosselin,  10 février 2016

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Le français est une langue compliquée...

Comment pourrait-on écrire cette phrase:  “Dans une main, j’ai un VER de terre et dans l’autre un VERRE d’eau. J’ouvre les deux mains et... les deux VER....(?!) tombent.” Comment faudrait-il écrire:”VER...” à votre avis? Voici l`’exemple le plus extraordinaire de la langue française! (mots de sens différent mais de prononciation identique).

Le ver allait vers le verre vert et non vers la chaussure de vair gris argenté.

Pierre Laflamme-Gosselin, 12 janvier 2016

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Tous les hommes portent le même nom (1)

Tous les hommes portent le même nom: humains de toutes races, de toutes couleurs, de tous pays, soit «homme».  La polysémie de ce mot, son côté discriminatif, la grande  place qu’il occupe dans les dictionnaires nous amènent à réfléchir à son sujet.

  Ainsi, il prend plusieurs sens: être humain, membre de l’humanité, être humain mâle, individu dépendant d’un autre, etc.  Il devient même grenouille, orchestre, sandwich, de main, Dieu et surhomme.  Bref, un homme à tout faire! Donc, discriminant, voire sexiste, au détriment du mot femme. En raison de l’absence d’un genre neutre en français, contrairement au neutre anglais attribué aux noms ne faisant référence ni aux hommes ni aux femmes, le masculin joue parfois de ce rôle en français.

  Le mot homme est un bel exemple de cette appropriation.  Ainsi, remarquez l’effet provoqué, si l’on (qui vient du latin homo «homme») défige, en changeant homme par femme, certaines expressions: comme une seule femme ? du Fils de la femme (le Christ)?, la femme de la rue ?

  La langue est fasciste, disait le sémiologue et écrivain français Roland Barthes. Elle impose les valeurs qui vont avec les mots; on ne peut y échapper.  Par contre, hommes de Gatien Lapointe dans le titre, laisse entendre une humanité universelle et laisse espérer qu’un jour, tous les humains vivront dans une réelle égalité entre hommes et femmes. Utopique ?

  Pierre Laflamme-Gosselin, 15 décembre 2015

  Source: Connexion, UQTR, Automne 2015/Hiver 2016

  (1)  Exergue de recueil de poèmes  J’appartiens à la terre, Gatien Lapointe (1985), Ode au Saint-Laurent précédée de J’appartiens à la terre, Trois-Rivières, Les éditions du Zéphyr, p. 10 .  L’auteur a été professeur au département de français de l’UQTR de 1969 à 1983

  PLG/hd


Kyste du poignet ou kyste biblique

Qu’est-ce que c’est ? Un kyste bénin développé aux dépens de l’articulation.  Vous ne risquez rien du tout. S’il ne vous gêne pas, le plus simple est de ne pas y toucher.  Il va probablement se résorber tout seul.  L’opération est inutile.

Certains praticiens se contentent de l’écraser avec une pièce pour l’éclater.  Dans l’ancien temps, on frappait dessus avec un gros livre.  On utilisait souvent une bible pour cela.  D’où son nom: le kyste biblique.  Le kyste se rompt et en général, il ne se reconstitue pas. Mais on peut procéder aussi avec une simple pièce de monnaie.  Ou bien ne rien faire du tout.  L’opération ne s’impose pas, sauf si nous avons envie d’enrichir notre spécialiste.

Pierre Laflamme-Gosselin, 19 novembre 2015

N.B.  Aujourd’hui, c’est la Journée internationale des hommes! À tous les membres aréquiens, ami(e)s et non-membres, je nous en souhaite une très belle tout en se faisant plaisir.

PLG/hd


Faire sortir le vote (Spécial Elections)

L’expression faire sortir le vote est un calque de l’anglais to get out the vote.  Couramment utilisée dans un contexte d’élections, cette expression signifie “inciter les gens à aller voter”.

De nombreuses expressions en français remplacent cet anglicisme.  Par exemple: convaincre les électeurs d’aller voter ou de se rendre aux urnes, inciter les électeurs à voter ou à exercer leur droit de vote, stimuler la participation des élections ou faire voter des partisans.

Source: OQLF

Pierre Laflamme-Gosselin, 16 octobre 2015

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Trépidant

À la première chronique de septembre, j’ai parlé du nouveau Petit Larousse illustré 2016 sans savoir que je récidiverais en octobre par l’intermédiaire  de notre quotidien régional Le Nouvelliste qui nous offre depuis le 28 septembre dernier Le mot du Jour Antidote.  Je vous les énumère ici surtout pour les non-abonnés: carrément, termite, chiper, entendement, trépidant, balbuzard, froufroutant, ouï-dire, camaïeu et tancer.

  Beaucoup plus qu’un correcteur Antidote avec définitions, synonymes, antonymes conjugaisons, phonétique, rimes, difficultés, cooccurrences, champs lexicaux, citations, familles.

  De la liste des dix mots ci-dessus, j’en ai choisi seulement un en espérant vous donner le goût de la lire au jour le jour si, bien sûr, vous êtes un abonné.

                                                               Trépidant, adjectif

                                Définition     _   Qui est agité de trépidations, de petites secousses rapides.  Un moteur trépidant. Agité, fébrile, dynamique.

                                                         Mener une vie trépidante.

                                Etymologie  _ Du latin trepidare, “s’agiter”.

                                Cooccurrences_ vie trépidante, rythme trépidant, ville trépidante, existence trépidante, musique trépidante, comédie trépidante,

                                                             action trépidante, voyage trépidant, retraite trépidante.

Pierre Laflamme-Gosselin, 9 octobre 2015

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Roboratif  et madrigal

Pour une telle chronique, l’utilisation de bons outils de recherche s’avère nécessaire et primordial. Par exemple, mon dernier Petit Larousse illustré remonte déjà à 2006 et  celui de 2016 vient de faire son apparition sur les tablettes des libraires du Québec.  Je m’en suis acheté un exemplaire et voici pourquoi.

  Cet ouvrage de référence regroupe plus de 62,800 mots, 125,000 sens, 20,000 locutions et 28,000 noms propres.  De plus, 1500 remarques sur la langue et l’orthographe de même que tous les modèles de conjugaison ainsi qu’une grammaire détaillée favorisent la compréhension de la langue en regroupant plusieurs outils dans un seul dictionnaire.  Ce qui démarque le Larousse du Robert, son “concurrent” naturel, est certainement l’utilisation de plus de 5,500 dessins, schémas, photographies ou cartes ainsi que plus de 150 planches illustrés qui favorisent la découverte “ludique” du dictionnaire.

  Pour amorcer l’année 2015-2016 allons-y avec deux mots relativement ludiques et trop rarement utilisés : roboratif  et madrigal.  Roboratif qui signifie en littérature fortifiant est utilisé pour dire qu’on a participé par exemple à un buffet roboratif offrant plusieurs présentoirs ou sections avec des déjeuners, du chinois, des fruits de mer, des viandes comme “roastbeef” et une panoplie de desserts succulents.  Bref, c’est à votre choix selon l’appétit du moment avec Le  Sieur de Laviolette ou encore le Buffet des continents,

  Madrigal, c’est le nom qu’on donne à une petite pièce vocale polyphonique.  J’ai trouvé ce joli mot à l’occasion de l’une de mes lectures personnelles.  Mais attention, c’est aussi un compliment, un madrigal.  C’est beau non ? C’est un petit compliment...

  Pierre Laflamme-Gosselin, 9 septembre 2015

  PLG/HD